Le président congolais, Félix Tshisekedi, s’est exprimé, dimanche 1er mars, à Washington devant les participants du Forum AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), qui rassemble la communauté pro-israélienne aux Etats-Unis. Ceux qui en font partie appartiennent au monde politique et aux milieux d’affaires mais aussi aux mouvements évangéliques en pleine croissance là-bas. On y trouve à la fois des Juifs et des non-Juifs. Mais tous agissent comme un lobby défendant les intérêts israéliens au pays de l’oncle Sam.
Les membres de l’AIPAC n’ont pas fait le déplacement pour rien ce jour-là. Félix Tshisekedi les a, en effet, caressés dans le sens du poil. Malgré un discours en français, l’assistance lui a réservé un accueil enthousiaste. D’autant que le chef de l’Etat congolais en a profité pour y faire plusieurs annonces importantes. Il souhaite en effet tisser des liens forts entre la RDC et l’Etat d’Israël. Pour ce faire, il compte y envoyer dans les prochains jours un nouvel ambassadeur. Ce qui n’était plus arrivé depuis longtemps. Le futur chef de la représentation diplomatique s’installera certes à Tel-Aviv. Mais le président congolais ne voit aucun inconvénient à ouvrir aussi une section économique à Jérusalem. Une prise de position concernant la ville sainte susceptible de déplaire à certains Etats arabes qu’il courtise par ailleurs, mais qui eux défendent la cause palestinienne. Pour certains observateurs, Félix Tshisekedi prend le risque de se laisser entraîner, malgré lui, dans le complexe conflit israélo-palestinien. D’autant qu’il n’hésite pas à apporter aussi son soutien au plan proposé récemment par son homologue américain, Donald Trump, visant à instaurer “une paix durable et une coexistence pacifique” entre les deux Etats en conflit, Israël et la Palestine. Un plan que ne soutiennent pas forcément la plupart des pays de l’Union africaine, dont il assurera pourtant, l’an prochain, la présidence.
Reste que le chef de l’Etat congolais se comporte d’abord en VRP de luxe pour son pays. Il a vanté le potentiel de la RDC susceptible d’intéresser ceux qui sont venus l’écouter au forum de Washington. En acceptant de s’y rendre, Félix Tshisekedi avait un objectif clair : attirer et convaincre les investisseurs israéliens, mais aussi les Juifs américains à venir faire des affaires dans son pays. Fasciné par l’histoire d’Israël, il a même promis d’effectuer, cette année, une visite dans l’Etat hébreu. Avec à la clé, la conclusion peut-être de plusieurs contrats au bénéfice de ce pays d’Afrique centrale. Un pari risqué ? On ne saurait le dire. En tout cas, lui y croit.
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