Qu’a ramené de concret à Kin le PR Félix Tshisekedi au terme de son séjour aux États-Unis (New York, Atlanta et Washington)?
Luc Gérard Nyafé : Plusieurs éléments importants peuvent être cités. On a d’abord assisté au grand retour de la RDC sur la scène internationale. Elle y revient non plus comme un État paria mais comme un acteur important de la géopolitique africaine et une voix à prendre en compte. Ce retour est visible aussi bien par la nature des personnes que le président a rencontrées que par le contenu de son message politique à la fois humaniste, africaniste et nationaliste. Humaniste lorsqu’il place la RDC au cœur des débats globaux sur le réchauffement de la planète et la transition énergétique. Humaniste lorsqu’il place la RDC au cœur des débats globaux sur le réchauffement de la planète et la transition énergétique.
Africaniste lorsqu’il prend la parole pour une politique commune de gestion de la forêt tropicale, des eaux mais aussi pour relever des défis sécuritaires et ceux liés à l’intégration économique. Enfin nationaliste par rapport à nos défis immédiats liés notamment à la protection sociale, à l’éducation et à la création d’emplois. Ce qu’il y a aussi de concret, c’est l’accord du Fonds monétaire international (FMI) pour nous accompagner mais aussi l’engagement des États-Unis à travailler de concert avec nous pour augmenter la transparence de notre système financier, améliorer son rating – et donc le coût de sa dette.
Quant à la Banque mondiale, elle promet d’augmenter son enveloppe de soutien à la RDC. Et ce, pour nous donner les moyens d’engager une politique de développement durable focalisée sur la réduction de la pauvreté. Enfin, il y a des partenaires privés comme la Fondation Gates ou Path ou encore des multinationales qui prennent l’engagement de venir sur place pour y développer leur action ou leurs affaires. Nous avons obtenu plus que ce que nous espérions en effectuant ces deux voyages en Belgique d’abord puis aux États-Unis. Pour y mettre des chiffres, nous pensons être proches des 2 milliards de dollars US par an à injecter dans l’économie pour les prochaines années.
Sur quoi porte l’engagement de la Banque mondiale vis-à-vis de la RDC ?
Elle s’engage à travailler avec nous pour financer l’éducation, la santé, la nutrition mais aussi le développent des corridors. Elle promet aussi de soutenir les provinces les plus menacées et le commerce transfrontalier. Autre engagement : un appui à l’amélioration de la gouvernance et à la mise en œuvre des réformes de l’État.
Quel type d’accompagnement le FMI a-t-il proposé, à ce stade, à la RDC?
La nouvelle directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, met le développement au cœur de ses préoccupations. Elle a été directe, pointant notamment du doigt la nécessité de réformes immédiates qui permettront de renforcer la transparence et la gouvernance de l’Etat rd-congolais, mais aussi sa fiscalité. Le président l’a invitée, à son tour, à être sans complaisance car lui aussi est déterminé à s’attaquer aux causes et aux racines de nos problèmes. On peut conclure que la prise de contact s’est bien passée entre les deux dirigeants.
Propos recueillis par F.K.
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