FONDS DE PROMOTION DE L’INDUSTRIE

Du bon usage de l’argent public

Le président Félix Tshisekedi et le DG du FPI, Patrice Kitebi, lors de l'inauguration du pont Lubunga.

Investi le 24 janvier 2019, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a mis sur pied, dès le 2 mars, un ambitieux Programme d’urgence de 100 jours qui touche presque tous les secteurs : transport, agriculture, route, santé, école, habitat, eau, énergie, emploi. Chiffré à 304 millions de dollars, ce programme d’urgence est financé par plusieurs organismes, dont le Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI), à hauteur d’environ 70 millions de dollars, pour l’exécution de treize projets à travers le pays, qui concernent notamment la construction ou réhabilitation d’écoles, de ponts, en passant entre autres par l’agriculture, la santé, les infrastructures de transport, l’électricité, l’école, etc. Pour respecter le chronogramme fixé par le chef de l’État et les promesses faites au peuple, le FPI s’est lancé dans une véritable course contre la montre. Et les résultats sont probants. Ainsi, après seulement quelques mois de travaux, le Complexe scolaire Mokengeli, dans la commune de Lemba, à Kinshasa, inscrit sur le programme d’urgence, a été entièrement réhabilité et inauguré par le président congolais, le 2 septembre, à l’occasion de la rentrée scolaire 2019-2020. Les travaux de réhabilitation de cet établissement, construit en 1954, ont porté notamment sur la réfection de la charpente, la construction de nouveaux locaux, comme les salles d’informatique, de couture ou encore la bibliothèque. En plus d’un terrain de sports, des blocs sanitaires et le forage d’un puits. Coût de l’opération : 1,8 million de dollars.

Le complexe scolaire Mokengeli a été remis à neuf.

Sur le front des infrastructures, plusieurs projets sont également réalisés en un temps record. Le Pont Lubuya, situé  à une cinquantaine de kilomètre de Kisangani (Province de la Tshopo) est inauguré, le 23 avril 2019, par le président Félix Tshisekedi. D’une portée de 30 m avec une capacité de 60 tonnes, le nouvel ouvrage doit faciliter le trafic entre les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Maniema et de la Tshopo. Le lendemain, 24 avril, c’est le Pont Lubunga qui est ouvert au trafic en présence du chef de l’État. Ouvrant la circulation sur la Route Nationale numéro 7, il permet de relier Kisangani à la Province du Sankuru, pour atteindre ensuite le Kasaï Central. Les deux ouvrages, réalisés par l’Office des routes, ont été entièrement financés par le Fonds de Promotion de l’Industrie (dont 822 761 dollars pour le premier ouvrage).

Le pont Lubuya

Quant au transport fluvial, les études de faisabilité pour la réhabilitation et la modernisation du Port de Kalemie (Province du Tanganyka) sont bouclées depuis août dernier, et les travaux doivent commencer bientôt grâce à un protocole d’accord de financement signé, le 20 juin dernier, entre le FPI et China Gezhouba Group pour la mobilisation à l’international des fonds nécessaires à l’exécution des travaux. Jusqu’alors destiné à faciliter l’approvisionnement des provinces voisines, le port de Kalemie est appelé à devenir un point stratégique dans les échanges commerciaux entre la République démocratique du Congo et les pays limitrophes avec l’entrée en vigueur prochaine de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca).

Agro-industrie

Malgré ses 80 millions de terres arables, la RDC n’arrive pas à nourrir ses 70 millions d’habitants, obligée de se tourner vers l’importation de denrées alimentaires. Pour palier l’insécurité alimentaire dont souffre le pays, Félix Tshisekedi a inscrit sur son programme d’urgence des actions tous azimuts pour redynamiser le secteur agricole. Notamment la remise à flots de l’ancien Domaine agro-industriel présidentiel de la N’Sele (DAIPN) de Lukelenge, au Kasaï-Oriental, grâce à un accord signé, le 16 mai dernier, entre le FPI et la société israélienne LR Group LTD pour un coût global d’un peu plus de 5 millions de dollars. En friche depuis plus de 30 ans, le site réhabilité a reçu, en août dernier, un premier lot de 5000 poussins pondeurs et de chair, signant ainsi son redémarrage, avec à la clé la création de plus de 200 emplois.

Dans la capitale, Kinshasa, le FPI a financé une usine de séchage, décorticage et production de riz, projet de l’association Initiative Qualité de vie des Producteurs et Transformateurs des Produits agricoles (Qualagric), qui encadre plus de 6 000 petits agriculteurs du Pool Malebo.  « C’est une fierté pour nous de venir inaugurer ce jour ce projet qui a bénéficié de l’appui et l’accompagnement du Fonds de Promotion de l’Industrie. Notre responsabilité ne nous demande pas de rester seulement dans des bureaux climatisés. Parce que quand vous avez accordé un financement vous devez savoir l’impact de ce financement », a déclaré, le 23 août dernier, le directeur général du Fonds, Patrice Kitebi, lors de l’inauguration de l’unité, qui transforme également le manioc, le maïs et l’huile de palme. Toujours dans son rôle de grand argentier du programme d’urgence mis en place par le chef de l’État, le FPI appuie, par des subventions, des projets d’associations du secteur agricole, comme l’ACOGENOK, à Sake (Nord-Kivu), qui a bénéficié d’une enveloppe de près de 696 000 dollars et le Comité d’autopromotion à la base (CAB), à  Mulume Munene (Sud-Kivu), doté de plus de 280 000 dollars. Adepte des projets structurants, le Fonds, en collaboration avec l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), accompagne également une unité d’aquaculture menée par un groupe de jeunes à Bukavu.

vue aérienne du Port de Kalemie, en voie de réhabilitation.

Sur le plan énergétique,  de nombreux chantiers de réhabilitation et de construction de centrales sont lancés pour booster le secteur de l’électricité. Sur le tableau de bord du FPI, la réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Bendera, qui alimente la ville de Kalemie, la finalisation de la microcentrale de Nyangezi (Walungu) d’une puissance de 500 kilowatt, et la construction de celle de Mutambala (Fizi) de 400 kilowatt. Ces projets entièrement privés, selon le directeur général du FPI, Patrice Kitebi, « vont créer les conditions pour que nous puissions financer le développement des projets industriels dans ces entités ».

Créé en 1989, le Fonds de Promotion de l’Industrie s’affirme plus que jamais comme un acteur de premier plan pour le financement des projets de construction ou de réhabilitation des infrastructures économiques et sociales du pays.

Arrivée du 1er lot de 5 000 poussins pour la ferme DAIPN de Lukelenge.
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