Cette fois, plus de doute, Pierre Nkurunziza passe bien la main. Le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD, parti au pouvoir) lui a désigné un successeur lors de son congrès tenu le 26 janvier à Gitenga, la nouvelle capitale administrative du pays.« Le Congrès de Gitega va ouvrir une nouvelle page de l’histoire du CNDD-FDD et du Burundi », a déclaré l’ancien chef rebelle, au pouvoir depuis 2005, à l’ouverture de l’assemblée. En 2018, le président burundais avait surpris son monde en déclarant qu’il ne se présenterait pas à sa succession en 2020, alors que la nouvelle Constitution qu’il venait de faire modifier par référendum le lui permettait.Une nouvelle drible du président footballeur ? Tout le monde retenait son souffle, tant les partis d’opposition, comme la communauté internationale, ont appris à se méfier des retournements de l’homme fort de Bujumbura. Comme en avril 2015 quand il a annoncé sa candidature pour un troisième mandat, jugé inconstitutionnel et contraire à l’accord de paix d’Arusha, qui avait ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile burundaise entre 1993 et 2006.
Aussi, malgré les différentes déclarations du président burundais, comme le 21 décembre dernier lors d’une cérémonie avec les corps de défense, de sécurité et du renseignement, affirmant une nouvelle fois que « cette fête est ma dernière [avec vous ici], l’année prochaine à la même période ce n’est pas moi qui prendrai la parole, vous serez en train de faire une cérémonie pour un nouveau chef d’État », le doute persiste. A quatre mois du prochain scrutin présidentiel et la désignation de son dauphin, Pierre Nkurunziza, 55 ans, a enfin levé le voile sur son probable successeur à la tête du pays. En quittant le pouvoir, il peut jouir confortablement du parachute doré, taillé sur mesure pour sa retraite, que lui a octroyé l’Assemblée nationale burundaise le 21 janvier.
La Rédaction
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