Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) se réunit ce mercredi 3 juillet. Au menu, notamment l’examen du rapport sur la 6ème et dernière revue du programme triennal du Fonds avec la RDC.
Les médecins de l’institution financière ont en effet ausculté l’économie rd-congolaise pendant une dizaine de jours lors d’une mission qui a pris fin le 8 mai. Au terme de celle-ci, la délégation a été reçue par le président Félix Tshisekedi.
Le rapport de la mission a été transmis depuis plusieurs semaines aux administrateurs du Fonds avant la réunion de ce mercredi à Washington. Selon un des membres du conseil d’administration joint par Enjeux africains, il n’y aura pas de mauvaise surprise lors de la prochaine réunion de cet organe : les conclusions des experts ont été satisfaisantes.
Le gouvernement congolais est en effet parvenu à mener à bien, et à terme, son programme économique mis en œuvre entre juillet 2021 et juin 2024. Une première pour ce pays d’Afrique centrale. La mise en œuvre des programmes précédents sous la présidence du maréchal Mobutu et sous celle de Joseph Kabila a toujours tourné court. Félix Tshisekedi est sur le point d’obtenir la palme d’or dans ce domaine.
Le programme qui s’achève a été soutenu financièrement par une Facilité élargie de crédit. Le FMI y a consacré une enveloppe globale atteignant 1,5 milliard de dollars. En approuvant les conclusions contenues dans le rapport sur la 6ème revue, les administrateurs du Fonds vont aussi donner leur aval pour le décaissement de la dernière tranche. La RDC devrait rapidement percevoir quelque 200 millions de dollars.
Les fonds ainsi alloués sont destinés à soutenir la balance des paiements. Ils ne serviront donc pas à financer un quelconque projet de développement. Mais, le pouvoir peut se gargariser d’avoir été, pendant trois ans, un bon élève des institutions de Bretton Woods. Et surtout d’avoir reçu un satisfécit pour la mise en œuvre du programme triennal du gouvernement. Une telle distinction améliore l’image du pays aux yeux des autres bailleurs de fonds et des partenaires au développement.
Reste maintenant à capitaliser sur une telle performance et en tirer tout le bénéfice. Cette tache incombe désormais au gouvernement dirigé par la Première ministre Judith Suminwa Tuluka. La RDC envisagerait de conclure un nouvel accord triennal avec le Fonds. Et ce, en vue d’attirer des ressources additionnelles s’élevant à plus d’un milliard de dollars.
Le nouveau ministre des Finances, Doudou Roussel Fwamba, va pour sa part poursuivre les négociations entamées par son prédécesseur, Nicolas Kazadi. Il s’agit notamment de faire aboutir les discussions avec le FMI en vue d’obtenir les financements liés à la Facilité pour la résilience et le développement. A la clé, pas moins d’un milliard de dollars, qui devrait tomber dans l’escarcelle de l’Etat. Le gouvernement pourra alors financer à sa guise les projets de développement liés à la préservation de l’environnement. Un vrai ballon d’oxygène, surtout si la Banque mondiale alloue aussi de son côté l’enveloppe d’au moins 500 millions de dollars attendue d’ici à la fin de l’année.
Le nouveau grand argentier national va en profiter pour imprimer sa marque et chercher à mobiliser davantage de ressources. Telle est sa feuille de route. Lui qui a publié, mi-avril, un livre sur les réformes à mener en vue de gérer efficacement les finances publiques. Le futur programme triennal avec le FMI lui donnera certainement l’occasion de passer de la théorie à la pratique.
François Katendi