« Nous perdons bien plus qu’un secrétaire général. Nous perdons un grand frère, un ami, un sage. Notre chagrin est immense. Dieu te rappelle auprès de lui au moment où tu mettais la dernière main à la structuration du grand parti pour lequel tu t’engageais corps et âme. Comme tu l’as fait tout au long de ta vie, en combattant l’injustice et en te consacrant à la défense des plus faibles. » C’est par ces mots que le président du parti Ensemble pour le changement (opposition), Moïse Katumbi, a rendu hommage à Pierre Lumbi Okongo décédé le 14 juin dernier. Saluant ses valeurs « profondément enracinées dans le monde paysan », qui ont conduit cette figure marquante de la société civile zaïroise des années 1990 contre la dictature du maréchal Mobutu Sese Seko pour combattre la dictature et défendre la démocratie, l’ex-gouverneur de l’ancien Katanga poursuit : « De solidarité paysanne jusqu’à la lutte pour l’alternance démocratique, tu as été de tous les combats. Cela t’a mené aux plus hautes charges de l’Etat que tu as toujours assumées avec la plus grande loyauté (…) Ton souci majeur était d’éviter les divisions. Tu cherchais à rassembler le plus grand nombre pour bâtir ensemble un Congo fort, prospère et solidaire. »
Diplômé en psychologie clinique, Pierre Lumbi Okongo s’est investi très tôt dans la société civile en créant la première ONG laïque du pays, Solidarité paysanne, pour organiser les paysans de l’est de l’ex-Zaïre. A la faveur de la libéralisation de la vie politique en 1990, il participe à la mise en place d’un mouvement de la société civile qui a activement milité pour la tenue de la Conférence nationale souveraine de 1991.Ministre, pour la première fois, dans le gouvernement de transition, il est devenu un ténor de la vie politique et un des piliers du régime de Joseph Kabila, dont il a été, entre autres, ministre des Infrastructures, Travaux publics et reconstruction, des Affaires étrangères, des Postes et télécommunications, conseiller spécial en matière de sécurité. Mais, en 2015, il prend ses distances avec le régime et rejoint les rangs du mouvement d’opposition Ensemble pour le changement, dont il est devenu le secrétaire général.
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