Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football, a finalement remporté, le 28 février, le bras-de-fer qui l’opposait au ministre des Sports dans la désignation du nouveau coach de l’équipe nationale de football.
« Sur très hautes instructions de Monsieur le président de la République, le sélectionneur de l’équipe nationale fanion de football masculin, M. Antonio Conceiçao, est remplacé par Rigobert Song », a indiqué, le 28 février, Narcisse Mouelle Kombi, le ministre camerounais des Sports dans un communiqué. Samuel Eto’o 1- Muelle Kombi 0. Depuis la fin de la Coupe d’Afrique des nations, qui s’est déroulée du 9 janvier au 6 février derniers au Cameroun, avec une troisième place pour les Lions indomptables, les relations entre le tout nouveau président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) Eto’o et le ministre des Sports, qui a confirmé, le 13 février, le technicien portugais à son poste. « La gestion administrative, sportive et technique des équipes nationales de football relève de la compétence de la Fédération », lui a rétorqué le lendemain, par lettre, le patron du foot camerounais, assurant que « la réflexion sur le maintien ou la résiliation du contrat de Toni Conceiçao était toujours en cours ». Depuis plusieurs jours, des sources faisaient état de l’ambition de Samuel Eto’o de nommer Rigobert Song à la tête de l’équipe fanion du foot camerounais. Comme au Cameroun, plus qu’ailleurs sur le continent, le politique se mêle souvent de sport, en particulier de football, c’est au plus haut niveau de l’Etat que le différend a été tranché en faveur du président de la Fecafoot avec la désignation de l’ancien défenseur des Lions indomptables. Un cinglant désaveu pour le ministre des Sports, obligé par ailleurs de rédiger sa « propre humiliation », selon un journaliste. « La page des entraîneurs expatriés est tournée », se réjouit un supporter des Lions indomptables.
Ancien capitaine des Lions indomptables avec 137 sélections au compteur, Rigobert Song arrive à la tête de la sélection avec plusieurs rendez-vous cruciaux au programme dont la double confrontation face à l’Algérie, les 25 et 29 mars, pour le match de barrages à la Coupe du monde 2022 au Qatar. Une compétition que les Lions indomptables n’ont plus disputée depuis 2014, au Brésil. Dans la foulée suivront les débuts des éliminatoires de la CAN 2023 en Côte d’Ivoire, d’abord en juin, puis en septembre. Avant d’aller au Mondial 2022, en cas de qualification. Mais avant tout, il faut aussi au nouveau coach régler les problèmes de vestiaire, récurrents dans la sélection camerounaise et qui ont encore resurgi lors de la CAN 2021. Avec un tel agenda, le natif de Nkenglikok (centre du pays), qui a d’abord évolué au Cameroun (Tonnerre de Yaoundé), puis en France (Metz, Lens), en Angleterre (Liverpool, West Ham), en Turquie (Galatasaray), disputé quatre Coupes du monde et participé à huit Coupes d’Afrique des nations, n’aura pas le temps de se reposer.
La Rédaction