Avant même l’arrivée des chefs d’Etat et de gouvernement à Nairobi, les ministres des Affaires étrangères du Groupe ACP ont évacué, dès le 7 décembre, la question de la désignation du nouveau secrétaire général de l’institution basée à Bruxelles. Ils ont, en effet, choisi par consensus l’actuel ambassadeur d’Angola en Belgique, Georges Chikoti. Ce dernier a été préféré à deux autres candidats issus de la même région que lui : l’Afrique australe. Il succède au Dr Patrick Gomes, originaire, lui, de Guyana. Ce diplomate, qui parle couramment le portugais, le français et l’anglais, devrait poursuivre les négociations en vue d’un nouvel accord de partenariat entre le Groupe ACP et l’Union européenne (UE). Ce futur accord viendra remplacer celui de Cotonou. « L’Accord de Cotonou, qui a été signé en 2000, pour une durée de 20 ans, est le cadre juridique de coopération le plus ancien [régissant] les relations entre l’UE et les pays des ACP », a rappelé, le 9 décembre, le président congolais, Félix Tshisekedi, à l’ouverture du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement.
Le nouveau secrétaire général devrait aussi mener à bien le processus de modification de l’acte constitutif du Groupe ACP ainsi que les travaux pour la révision de l’accord de Georgetown inhérent à l’existence de ce regroupement. Selon Félix Tshisekedi, une telle révision a été rendue nécessaire par l’évolution des défis basés sur le développement durable et la coopération économique. Il faut rappeler que le Groupe ACP s’est déjà vu doter, depuis 1986, du statut d’observateur auprès de l’Organisation des Nations unies (Onu). La transformation du groupe passera également par le changement de sa dénomination, sous le nom d’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP).
Quant au nouveau secrétaire général, il ne prendra ses fonctions que le 1er mars 2020. Mais l’ancien ministre angolais des Relations extérieures est déjà, depuis 2018, en poste à Bruxelles. Il devra cependant abandonner la représentation angolaise dans la capitale belge avant de prendre possession de ses nouveaux bureaux, dans une institution qui a entrepris sa mue. L’homme a lui-même une grande capacité d’adaptation à de nouvelles situations. Il a, par exemple, passé une partie de son enfance en Angola – où il est né – puis en Zambie. Après un retour dans son pays natal, il est envoyé à Abidjan par le chef du mouvement rebelle l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), Jonas Savimbi. Ce dernier entretenant alors de bons rapports avec le président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny.
Agé de 24 ans, le jeune Georges Chikoti y entame des études supérieures en géographie économique. Après l’université d’Abidjan, son exil se prolonge à Paris où il obtient aussi un diplôme de 3ème cycle. Il s’installe ensuite au Canada où il décroche un autre diplôme supérieur en relations internationales. Son expérience professionnelle démarre dans ce pays d’Amérique du Nord, notamment à la Banque impériale du Canada, à Toronto. Puis Georges Chikoti travaille comme consultant pour l’Agence canadienne de développement international (ACDI). Il retourne ensuite à Luanda pour répondre notamment à une invitation du président José Eduardo dos Santos. Ce dernier fera de lui, en 2010, le chef de la diplomatie angolaise. Et ce jusqu’en 2017. Un an plus tard, le nouveau président, Joao Lourenço, l’envoie comme ambassadeur en Belgique et au Grand duché de Luxembourg.
La rédaction
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