Le directeur de cabinet du chef de l’Etat congolais, Vital Kamerhe, essuie ces derniers temps un tir nourri de critiques émanant de ses alliés de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et des opposants de plus en plus nombreux à la politique menée depuis un an. Est-il victime de la règle bien connue “ôte-toi de là que je m’y mette” ? Ou est-il critiqué en raison notamment de son rôle prépondérant au sein du cabinet du président Félix Tshisekedi ? Ce politicien au cuir bien tanné en a vu d’autres. Devant les militants de son parti, l’Union pour la nation congolaise (UNC), il s’emploie à calmer le jeu, préférant plutôt énumérer les réalisations en une année de celui qu’il a aidé à devenir président de la République. L’ancien président de l’Assemblée nationale prône également l’harmonie et le respect entre les différentes composantes de la coalition au pouvoir, à savoir : le Front commun pour le Congo (FCC), cher à Joseph Kabila et majoritaire au Parlement, et le Cap pour le changement (Cach), piloté par Félix Tshisekedi et lui-même. Mais le tandem du président et de son directeur de cabinet a-t-il du plomb dans l’aile ? La question mérite d’être posée, surtout lorsqu’on entend certains éléments de la base de l’UDPS demander en choeur le divorce d’avec le parti de Vital Kamerhe.
Dans l’entourage de ce dernier, une telle rupture n’est pas à l’ordre du jour. D’autant que le chef de l’Etat ne manque pas une occasion de le soutenir en public. “La confiance demeure entre les deux leaders, confie un membre du cabinet présidentiel. Si ce n’était pas le cas, le chef de l’Etat n’allait pas demander à son directeur de cabinet de l’accompagner lors de sa visite sur les chantiers liés au Programme présidentiel des 100 jours.” Et notre interlocuteur de s’interroger : “A qui profiterait bien un désaccord entre l’UDPS et l’UNC susceptible de scier la branche sur laquelle on est assis ?”
Mais Vital Kamerhe n’en a pas pour autant fini avec ceux qui lui cherchent des poux dans la tête. Il vient en effet de recevoir une question écrite du député de l’opposition, Jean-Jacques Mamba. Ce proche de Jean-Pierre Bemba, leader du Mouvement de libération du Congo (MLC), demande au directeur de cabinet de justifier notamment le recours massif aux procédures de gré à gré dans l’attribution des marchés publics liés au Programme présidentiel des 100 jours. Un exercice qui peut certes paraître périlleux pour d’autres, mais ne l’est certainement pas pour cet acrobate qui retombe toujours sur ses pieds.
La Rédaction
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