Arrivé samedi 19 juin, dans la soirée, à Goma pour se rendre compte des dégâts causés par l’éruption du volcan Nyiragongo, le président Félix Tshisekedi a posé ses valises dans deux provinces de l’Est du pays, le Nord-Kivu et l’Ituri. Il s’est ensuite rendu dans plusieurs villes, à savoir : Beni, Butembo, Bunia et Kasindi. Partout où il est passé, il a entendu un message récurrent : « Nous aspirons à la paix et nous voulons vivre en sécurité. » C’est lors de l’étape de Beni, en proie à des atrocités et aux massacres répétés des populations civiles depuis plusieurs années, perpétrés notamment par les rebelles sanguinaires de l’ADF, que la séquence « émotion» a atteint son paroxysme. Et pour cause : prenant la parole, un jeune élève, du nom de Jason, a posément décrit la situation d’une jeunesse en état de déréliction. Les mots ont été soigneusement choisis. Il s’est fait le porte-parole de toutes les victimes recensées depuis belle lurette dans les contrées de l’Est. Même devant leur télé ou devant l’écran de leur téléphone portable, les Congolais mais aussi de nombreux Africains, y compris ceux de la diaspora, ont été ébranlés par le discours poignant de Jason. Ce dernier a mis le doigt sur l’essentiel : l’avenir du pays. Bouleversé et presque ému aux larmes par le discours de Jason, le chef de l’Etat congolais ne pouvait manquer une telle occasion pour montrer son côté humain et surtout endosser son costume de père de la nation. « Mon fils, je vous protégerai », a-t-il promis, avec une pointe de sincérité non dissimulée.
Le président Félix Tshisekedi ne s’attendait certes pas à un autre discours que celui d’un désir ardent de paix à l’est de la RDC. Mais la version servie par ce jeune homme était d’une puissance rare. Pour bien s’imprégner des réalités que vivent les populations kivutiennes et ituriennes, Félix Tshisekedi a bousculé son agenda en décidant de s’installer sur place pour un certain temps. Son retour à Kinshasa a sans cesse été repoussé. Il s’est rendu, certes, mardi 22 juin, à Maputo (Mozambique) pour prendre part à un sommet extraordinaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Mais le numéro un congolais fait encore un détour par l’est du pays avant de regagner plus tard la capitale. Là encore, il reprendra son bâton de commandant en chef des armées pour trouver les voies et moyens de ramener durablement la paix dans cette partie du pays. Selon son entourage, il avait aussi à cœur de concrétiser sa promesse de s’installer pour un temps notamment dans le Nord-Kivu.
Reste que la question sécuritaire fera sûrement partie des points qui seront âprement débattus entre ses partisans et ses adversaires politiques quand viendra l’heure du bilan de son action en 2023. Le temps file à grands pas. Et l’heure n’est plus aux bonnes paroles mais plutôt aux actes. Le chef de l’Etat congolais, qui – selon toute vraisemblance – ne devrait certainement pas se limiter à un seul mandat, tâchera d’obtenir des résultats probants dans le domaine sécuritaire. Devant les forces vives des villes visitées, il n’a pas manqué de marteler sa volonté, farouche, et celle du gouvernement de travailler pour le retour à une paix durable dans ces provinces orientales.
La rédaction