Réunis à Addis Abeba, les chefs d’Etat et de gouvernement africains n’ont pas pu s’entendre au sujet de la désignation du secrétaire général de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf). Le dossier était bien au menu de leurs discussions qui ont démarré dimanche 9 février. Mais aucun consensus ne s’est dégagé autour de l’un des trois candidats en lice. Comment en est-on arrivé ?
Au départ, 121 postulants ont envoyé leur dossier à l’Union africaine. Six d’entre eux ont pu ensuite passer une interview devant un panel composé notamment de plusieurs ministres du Commerce. Seuls trois finalistes ont été retenus en fonction du score qui leur a été attribué. Le Sud-Africain Wamkele Mene est arrivé en tête réalisant un score de 86,66, suivi de la Nigériane Cecilia Akintomide avec 83,91. Arrivé en troisième position, le Congolais Faustin Luanga a obtenu la note de 72,93. «Mais d’après plusieurs personnes qui ont assisté aux auditions, le candidat congolais a été le meilleur. Elles n’ont pas compris le classement qui a été ensuite établi par le panel», confie un responsable africain présent à Addis Abeba. Les ministres du Commerce n’ayant pas pu s’accorder sur un nom, ils ont préféré transmettre le dossier aux chefs d’Etat et de gouvernement. Une «short list » comprenant trois finalistes leur a été présentée dimanche. Mais à l’heure du repas, aucun consensus ne s’est fait autour d’un candidat. Et ce, d’autant que la rivalité latente entre Nigérians et Sud-Africains n’a pas facilité les choses. Le processus de sélection va donc se poursuivre demain, lundi 10 février, dernier jour du sommet.
Depuis quelques jours, la délégation congolaise a intensifié le lobbying en faveur de son candidat qui a un profil idoine. Mais les Congolais ne s’y prennent-ils pas trop tard ? Les jeux ne sont-ils pas déjà faits ? Sans se décourager, les délégués congolais espèrent que leur candidat sera celui du compromis. Or, les chefs d’Etat et de gouvernement n’excluent pas d’organiser ce lundi un vote pour départager les trois finalistes. « Ce qui n’est pas de bon augure pour Faustin Luanga vu le poids du Nigeria et celui de l’Afrique du Sud», pense plutôt une source qui a requis l’anonymat. La RDC a quelques heures pour inverser la tendance. Elle va tenter plutôt une dernière manœuvre : éviter le vote en mettant en cause notamment l’intégrité du panel qui a auditionné les six candidats lors de l’avant-dernière étape du processus de sélection. D’autant que la délégation congolaise semble avoir trouvé une faille dans la composition du panel. D’où sa démarche consistant à emporter l’adhésion des chefs d’Etat à l’idée d’organiser un autre panel qui interviewera à nouveau les candidats. Ce qui remettrait à plus tard la désignation finale du patron de la Zlecaf dont le siège sera localisé à Accra. Un éventuel retard à l’allumage que pourrait ne pas accepter l’Union africaine.
La Rédaction
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