RDC : De nouveaux membres au CES

Le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a investi hier, par ordonnance présidentielle, les membres du Conseil économique et social, une institution mise sur pied en 2014, qui joue un grand rôle dans les décisions de l’exécutif et du Parlement sur le plan économique, social et environnemental.

Le président du bureau sortant du CES, Jean-Pierre Kiwakana, candidat à sa propre succession.

Après avoir lancé ses activités, il y a cinq ans, le Conseil économique et social (CES) a été renouvelé, mercredi 6 mai, par le président Félix Tshisekedi. Ce dernier a, en effet, investi 68 membres de l’institution dont dix-sept nouveaux. Les nouveaux membres ont été proposés par leur corporation respective. La Fédération des entreprises du Congo (Fec), le patronat local, a par exemple présenté cinq membres dont Jean-Pierre Kiwakana, le président du bureau sortant et Gilbert Leny Ilondo, le directeur général de PPC Barnet RDC, la filiale congolaise du cimentier sud-africain. Les syndicats nationaux ont proposé, eux aussi, cinq membres. Ce renouvellement permet notamment de remplacer les membres décédés en cours de mandat, mais aussi ceux qui ont été élus dans les autres institutions de la République, occupant aujourd’hui des fonctions incompatibles avec un mandat au CES.

Avec cette ordonnance présidentielle, le CES s’apprête aussi à démarrer sa deuxième mandature, qui s’étendra de 2020 à 2025. Pour ce faire, un nouveau bureau devra être élu lors d’une assemblée dont la convocation est rendue difficile en ces temps de crise sanitaire due à l’épidémie de coronavirus. Aucune élection virtuelle n’étant autorisée par les textes régissant l’organisation et le fonctionnement du CES, le bureau sortant, présidé par l’homme d’affaires Jean-Pierre Kiwakana, devra forcément convoquer une assemblée extraordinaire, respectant les gestes barrières en cette période de confinement. Celle-ci se tiendra finalement le 12 mai. « L’élection du nouveau bureau se fera en toute transparence, suivant les règles démocratiques », assure le président Kiwakana. Ce dernier devrait rempiler à la tête de l’institution, qui est consultée par les décideurs politiques (à savoir : la Présidence, le Gouvernement, l’Assemblée nationale et le Sénat) pour les aider à trouver des solutions à certains problèmes économiques et sociaux, ou pour leur faire des propositions idoines. « L’exécutif nous saisit aussi pour demander notre avis sur un projet de décision », confie de son côté Jean-Pierre Kiwakana.

Pour mieux jouer son rôle de conseiller de la République sur les questions économiques, sociales et environnementales, le CES a un leitmotiv : rester en dehors de toute influence politique. Aucun membre ne peut revendiquer son appartenance à un parti politique ni en défendre les idées ou le projet de société pendant les travaux du CES. « Nous sommes tous Congolais, explique le président Kiwakana. Notre démarche doit être détachée de toute influence politicienne si nous voulons être pris au sérieux. » Prévu aux articles 208 à 210 de la Constitution et mis en place par une loi promulguée en octobre 2014 par l’ancien président Joseph Kabila, le Conseil économique et social n’a pas encore atteint l’âge de la maturité. Mais sa réputation est déjà faite, il lui reste à accroître sa notoriété. D’autant que ses travaux et ses publications sont encore peu connus par la majorité des Congolais. La nouvelle mandature devra par conséquent être mise à profit pour lui donner un rayonnement encore plus grand.

La Rédaction

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