L’ex-président soudanais Omar el-Béchir a été condamné hier, 14 décembre, à deux ans de détention en centre correctionnel pour corruption. C’est la première condamnation de l’ancien homme fort du pays depuis sa destitution en avril par l’armée sous la pression de la rue après trois décennies de pouvoir. Mais les ennuis ne font que commencer pour l’ex-dictateur. Dans un communiqué, le parquet a fait état, samedi soir, d’autres enquêtes en cours « à propos de meurtres et de crimes contre l’humanité » dans plusieurs régions du pays ayant connu des rébellions, notamment au Darfour, au Kordofan-Sud et au Nil Bleu, ou encore du coup d’Etat qui a porté le président déchu au pouvoir en 1989. En effet, El-Béchir est, dans ce premier procès, jugé uniquement pour des fonds (90 millions de dollars ou 81 millions d’euros) reçus de l’Arabie saoudite, « possession de devises étrangères » et « corruption ».
Rappelons que l’ancien président soudanais, âgé de 75 ans, est déjà visé par deux mandats d’arrêt internationaux émis par la CPI (Cour pénale internationale) en 2009 et 2010 pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, qui auraient été commis au Darfour entre 2003 et 2008, et qui ont fait plus de 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l’ONU.
La Rédaction
>