Attendu du 17 au 20 mars pour sa première visite d’Etat dans l’Empire du soleil levant, le président congolais, Félix Tshisekedi, ne se rendra finalement plus à cette date dans l’archipel. Les préparatifs étaient pourtant bien avancés, avec notamment l’envoi d’un chargé d’affaires, Lubanga Kasela Kass, qui connaît bien le Japon. Mais la propagation du coronavirus (Covid-19) a poussé les diplomates congolais à proposer à leur ministre de tutelle, Marie Tumba Nzeza, un report à une date ultérieure du déplacement présidentiel. Cette dernière a pu finalement convaincre le chef de l’Etat, qui se trouvait alors à Washington, d’attendre que la situation sanitaire puisse s’améliorer au Japon avant de s’y rendre. En effet, un millier de cas (346 sur la terre ferme et 696 sur un bateau de croisière) sont aujourd’hui (vendredi 6 mars) confirmés dans ce pays situé à proximité de la Chine, le premier foyer d’infection. En revanche, la République démocratique du Congo (RDC) n’a jusque-là déclaré aucun malade présent sur son sol. Critiqué pour ses nombreux voyages à l’étranger par une partie de la classe politique, Félix Tshisekedi n’a pas, cette fois-ci, voulu prendre le risque d’aller dans un pays où plusieurs cas de coronavirus ont été recensés. «Une sage décision», disent à l’unisson ses conseillers.
Reste que le président congolais est engagé dans une course contre la montre pour trouver de quoi abonder le budget de l’Etat en 2020 et pour les prochains exercices. Le Japon est un partenaire bilatéral non négligeable pour la RDC. Beaucoup d’infrastructures portent en effet l’estampille nippone. Lors de ses deux précédents déplacements,en 2019, dans l’archipel, Félix Tshisekedi a commencé à poser déjà les jalons d’une politique de coopération exemplaire avec ce partenaire historique. Les démarches ont démarré, l’été dernier, lors de son premier voyage dans ce pays, à l’occasion de la Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (Ticad). Il en avait alors profité pour négocier des dons et affirmer sa volonté de transformer la RDC. Ce qui n’a pas dû laisser indifférents ses interlocuteurs. De plus, ce pays d’Afrique centrale regorge de matières premières susceptibles d’intéresser les puissants conglomérats industriels japonais. D’où une invitation pour une visite d’Etat transmise lors de son second déplacement dans l’archipel, en octobre dernier, à l’occasion du couronnement de Naruhito, le 126ème empereur du Japon. Félix Tshisekedi prévoyait, cette fois-ci, de poursuivre les discussions entamées l’an dernier avec plusieurs grands patrons japonais pour les convaincre d’investir dans son pays. Ce n’est que partie remise.
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