L’ambitieux programme de relance de l’agriculture congolaise commence à produire ses premiers fruits avec la mise sur le marché, début juillet, de la première récolte de riz de Nkundi (Kongo central). Répondant ainsi à un souhait du chef de l’Etat : lutter en faveur de l’autosuffisance alimentaire, mais aussi enrayer la dépendance de la RDC à l’égard de l’étranger. S’inscrivant dans le cadre d’un vaste programme agricole d’environ 139 millions de dollars, le projet de Nkundi, piloté par la société Bio Agro Business (BAB) va commercialiser, pour sa première récolte de la saison « A », 4 000 tonnes de riz. Vendu par sac de 25 kg à 16 dollars, sa distribution est confiée à une société congolaise, Egal RDC, qui en détient l’exclusivité, mais uniquement pour la première saison. Et ce, pour des raisons logistiques, selon une source du ministère de l’Agriculture. Bio Agro Business, qui exécute ce projet rizicole du gouvernement, envisage d’ouvrir ce marché lors des prochaines saisons à tout Congolais répondant aux critères de distribution.
Pendant que se déroule la récolte de la saison « B », la saison suivante se prépare, elle aussi.Si la première récolte de 4000 tonnes de riz a été réalisée sur 1 000 hectares, cette fois-ci, Bio Agro Business compte tripler sa superficie. « C’est notre première saison. Nous avons été dans une plantation d’une superficie de 1 000 hectares avec une variété de riz de 3 à 4 tonnes l’hectare. Nous ne pouvons satisfaire les besoins de toute la population à la première saison (…) C’est une première et nous avons prévu pour la prochaine étape, d’ici le mois de septembre, de produire sur 3 000 hectares. D’ici le mois de janvier 2021, nous aurons encore plus de paddy de riz sur le marché », a confié Mulumba Katchi, directeur général de BAB. Pour le ministre de l’Agriculture, Jean Joseph Kasonga Mukuta, « Nkundi a été pour nous un détonateur pour démontrer aux Congolais qu’ils sont capables de produire dans leur pays, de manger bio les produits qui viennent de leur terroir ».
Si tout déroule bien, avec une montée progressive des rendements et de la quantité, cet effort gouvernemental pourrait permettre, à moyen terme, à la RDC d’économiser d’importantes devises orientées actuellement vers l’approvisionnement en denrées alimentaires à l’étranger. Un tel projet devrait normalement être dupliqué ailleurs, notamment dans plusieurs provinces. L’Etat donnerait l’impulsion, et les privés se chargeraient alors d’exécuter le programme gouvernemental. Un partenariat gagnant-gagnant !
La Rédaction