L’engagement associatif de la Première dame est déjà ancien. C’est en 2010 que Mialy Rajoelina fonde l’association Fitia dont l’ADN revendiqué est l’action «en faveur de la population vulnérable, dans le domaine de l’éducation, de la santé et du développement communautaire». A la tête de cette association, la Première Dame se distingue comme l’une des principales figures du développement humain de Madagascar, indépendamment de son époux. En témoigne sa nomination en avril 2019, par le Fond des Nations unies pour la population (FNUAP), comme ambassadrice de la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG).
S’attaquer au fléau de la malnutrition
L’épouse du président malgache effectue depuis plusieurs jours une tournée dans le sud du pays, dont les populations sont touchées de plein fouet par la malnutrition. Les sécheresses successives depuis une soixantaine d’années ont ancré une situation de disette quasi-endémique que l’Etat tente d’endiguer. Ou les sécheresses de 2020, particulièrement virulentes, ont vu apparaitre, dans une partie augmentée de la population, des symptômes sévères de malnutrition.
La tournée de Mialy Rajoelina a notamment consisté en une distribution de repas gratuits dans le quartier d’Amboasary Sud, touché par une sécheresse qui dure depuis deux ans. Dans la ville de Tsivory, un millier d’adultes ont reçu des repas et des rations de farine enrichie. Cette distribution était le point de départ d’une opération qui durera une quinzaine de jours dans tout le quartier. Une campagne qui fait échos aux distributions de compléments alimentaires dans les écoles, lancée par Fitia en 2019.
Le président avait lui-même effectué une tournée en octobre 2020. Elle s’était conclue sur l’annonce de la construction de quatre centres de réhabilitation nutritionnelle intensive. Ainsi que l’ouverture prochaine d’une usine de fabrication de médicaments thérapeutiques en partenariat avec le groupe Nutriset et la fondation Mérieux.
La cause des femmes
Lors de sa tournée, la First Lady a également poursuivi son action pour l’autonomisation et l’intégration économique des femmes. Ou Madagascar fait face depuis son indépendance à un phénomène récurrent de violences et de discriminations faites aux femmes. Ainsi près d’une femme malgache sur trois a subi des violences dans son existence, et 1 sur 2 dans la tranche d’âge de 15 à 50 ans. Par ailleurs, elles sont largement marginalisées dans les études supérieures et sont régulièrement victimes de mariages forcés avant l’âge de 18 ans. Si certains éléments témoignent d’une amélioration (parité dans l’enseignement primaire, hausse de la représentation publique…), le travail reste important. Ou selon de nombreux experts, l’autonomisation économique des femmes est un vecteur important de développement.
Dans cette optique plusieurs femmes ont bénéficié de dons de matériels agricoles et de semences via l’association Fitia. Une partie non négligeable du matériel est destiné à la construction de systèmes d’irrigation (fourrage, adduction…). Ici, l’État malgache vise à pouvoir fournir des récoltes à 50 000 familles dans six mois. Des aides ont également été fournies par Fitia aux femmes vivantes de la pêche mais aussi à des coopératives d’artisanes du textile, à Fort-Dauphin, qui ont reçu des machines à coudre.
La défense de la condition féminine, notamment contre les VBG, est l’un des points focaux des engagements de la Première dame malgache. Ambassadrice de la FNUAP, cette dernière est l’une des personnalités qui ont le plus marqué au vote de la loi contre les VBG en 2019: la première de ce type en Afrique. Mialy Rajoelina avait conduit dans ce mais une campagne de sensibilisation à travers tout le pays, mobilisant avec elle députés et autres personnalités en vogue: la représentante du PNUD, le Père Pedro, des membres de l’équipe nationale de football Barea. Avec son association Fitia, Mialy Rajoelina a également permis la création des Brigades féminines de proximité (Police) ainsi que l’ouverture, en novembre 2019, du premier centre national spécialisé sur les VBG. Le centre de coopération fournit accompagnement et soins, en avec huit autres associations et ONG dont l’Ordre des avocats de Madagascar.