Namibie / Présidentielle : Une femme pour porter les couleurs de la Swapo

Netumbo Nandi-Ndaitwah part favorite pour succéder à Hage Geingob

Désignée récemment vice-présidente de la Swapo, qui dirige le pays depuis 1990, Netumbo Nandi-Ndaitwah part favorite pour succéder à Hage Geingob. Elle deviendrait la première femme Présidente de la Namibie.

Les Namibiens sont appelés aux urnes le 27 novembre pour élire un nouveau président et leurs représentants au Parlement. Pour la course à la magistrature suprême, le parti au pouvoir, l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo) a désigné, pour succéder à l’ancien président Hage Geingob, une des figures de l’indépendance du pays, décédé en février dernier, une femme : Netumbo Nandi-Ndaitwah. C’est la première fois que le parti de l’indépendance, qui dirige le pays depuis 1990, choisit une femme pour porter ses couleurs à une élection présidentielle.

Ministre des Relations extérieures et de la Coopération, vice-Premier ministre depuis 2015, Netumbo Nandi-Ndaitwah, 72 ans, a été élue, en novembre 2022, vice-présidente de la Swapo face au Premier ministre Saara Kuugongelwa-Amadhila et le ministre de l’Environnement Pohamba Shifeta. Devenue numéro 2 du parti, elle est la favorite pour mener la campagne des consultions présidentielle et nationales qui se profilaient à l’horizon. Une nomination qui marque un tournant dans le parcours du parti politique.« Nous sommes entrés dans l’histoire en élisant la première femme présidente en 2024 », avait alors déclaré le chef de l’Etat Hage Geingob, dont c’était le dernier mandat et décédé depuis. Le 18 octobre dernier, elle est officiellement désignée candidate de la Swapo à la présidentielle. Le chef de l’Etat intérimaire, Nangolo Mbumba, ayant annoncé dès sa nomination pour finir le mandat de défunt prédécesseur ne pas vouloir briguer la présidentielle en 2024

La majorité des sondages donne la vice-Présidente gagnante face à une opposition dont la plupart des candidats, tels que Panduleni Itula, du parti les Patriotes indépendants pour le changement (IPC), McHenry Venaani, du Mouvement démocratique populaire (PDM), Bernadus Swartbooi, du Mouvement des sans-terre (LPM), ou encore Job Amupanda, de l’Affirmative Repositioning, sont des dissidents du parti au pouvoir. Pour le président par intérim, Nangolo Mbumba, « Netumbo Nandi-Ndaitwah représente l’espoir pour son parti. Sa vaste expérience dans les relations internationales permettra au mouvement de continuer à consolider les acquis réalisés jusqu’à présent et de maintenir la paix, la stabilité et la prospérité ». Reste que la Swapo, tout en restant la plus importante formation politique du pays, a vu sa popularité diminuer ces dernières années en raison d’une récession économique sans précédent, un taux de chômage élevé et une série de scandales de corruption qui a conduit à l’arrestation d’anciens ministres et d’hommes d’affaires liés au parti. Parallèlement le pouvoir a perdu le contrôle de certaines municipalités clés, dont Windhoek, la capitale, les villes portuaires de Walvis Bay et Swakopmund, ainsi que plusieurs conseils régionaux. Pour de nombreux observateurs, ces élections présidentielle et législatives constituent donc un test décisif pour la Swapo.

L.A.